“ Il a été décidé qu’après la réunion publique de Bourdarias, ils essayeront d’entraîner de nouveaux camarades au Parti et feront deux ou trois réunions de la cellule d’Aynac, afin de détacher complètement de Laplaze et d’Ayrolles les trois éléments paraissant encore sains qui se trouvent dans la cellule. Une fois ce premier travail accompli ils liquideront complètement les trois éléments malsains et reconstitueront la cellule sur de nouvelles bases ”.
Une fois les procédures enclenchées, systématiquement les délégués qui succèdent à Roucaute en font état sous la forme d’un chapitre spécial, en fin de rapport, intitulé “ Du Trotskisme ”. L’instructeur Sautel, qui effectue un second séjour dans la “ région ” lotoise du 2 au 19 juin 1938, consacre deux pages entières aux activités des "hérétiques", sans utiliser le vocable de ses prédécesseurs. La seule allusion aux “ trotskistes ” se produit dans les propos suivants : “ On a déjà souligné la présence à Aynac d’un instituteur trotskiste membre du Parti socialiste nommé forestier, il y en a également un second à la Capelle-Marival à quelques kilomètres d’Aynac, un nommé Cadiergue ”. On appréciera l’utilisation du pronom indéfini “ on ” dans cette phrase, démontrant à la fois qu’il n’est pas l’auteur de cette constatation mais que tout de même il s’y associe. L’instructeur, qui passe environ un mois dans le Lot, se sent obligé de reprendre les condamnations. Il sait que la procédure est inextinguible. Toutefois, le discours de Sautel est toujours irénique : “ Leur (les instituteurs) influence agit sans doute sur notre cellule d’Aynac dont au moins 2 adhérents Souillac et Ayrolles sont d’anciens membres de la SFIO ”. A contrario de Roucaute et Mioch, Sautel ne cherche pas à donner l’estocade. Sa mission est de “ faire faire un pas en avant à la région ”. A (...)